L’Eglise Universelle par le Père Franz De Boer

Vendredi 14 mars 2014, par SC dans rubrique Enseignements

L’Eglise universelle.

Quand on parle de l’Eglise, il nous faut savoir de quoi nous parlons et quelle image nous nous en faisons. Pour certains, l’église, c’est le bâtiment. Pour d’autres, c’est l’institution. Pour d’autres, ce sont chaque baptisés, pierres vivantes et temple de l’Esprit Saint. Pour d’autres, comme Saint Augustin : « Là est l’évêque, là est l’Eglise ». Il nous faut donc des critères pour savoir qu’est-ce que l’Eglise, et avoir une vision un peu plus claire de ce qu’elle est…ou plutôt de ce qu’elle n’est pas. Car l’Eglise est un mystère.

Le mot « Eglise » : vient du grec « ecclésia », qui signifie le « rassemblement de ceux qui sont convoqués ». Nous tous, baptisés et croyant en Dieu, nous sommes convoqués par le Seigneur. Ensemble, nous sommes l’Eglise : la tête c’est le Christ, et nous sommes le corps du Christ. On peut compléter le tableau en disant qu’en Anglais, Eglise se dit « church », qui vient du mot grec « kyriake », qui signifie « celui qui appartient au Seigneur ». Mais une fois ces définitions posées, le mystère reste entier.

Le Pape Benoît XVI disait en 2005 : « notre capacité de comprendre l’Eglise est limitée, c’est pourquoi la mission de l’Esprit Saint est d’introduire l’Eglise de façon toujours nouvelle, de génération en génération, dans la grandeur du mystère du Christ ».

L’Eglise universelle : est un mystère. Car l’Eglise englobe l’Eglise visible, sur Terre ; et l’Eglise invisible au ciel. C’est le mystère de la communion des saints qui prient pour nous. Dans « universel », nous pouvons englober tout le ciel et la terre. Mais nous n’aborderons pas ce thème aujourd’hui, car ça nous amènerait trop loin. Mais il faut noter qu’il y a aussi cette dimension : l’Eglise est en dehors de l’espace : terre et ciel.
Dans « universel », il y a aussi la dimension temporelle : l’Eglise de la terre est en dehors du temps. Par exemple, si je prie pour un homme du temps de Charlemagne, ma prière atteint cette personne quand elle vivait ! J’ai été très marqué par un témoignage d’un prêtre qui a beaucoup étudié deux siècles de figures de prêtres pendant des années. Dans ses recherches, il a trouvé une prière froissée car beaucoup utilisée, de deux prêtres de 1880 qui ressentaient dans leur âme que les chrétiens de l’an 2.000 auraient beaucoup d’épreuves concernant le nombre de prêtres. A l’époque, il y avait beaucoup de prêtres mais l’Esprit Saint les a inspiré. Ils ont beaucoup prié pour nous… et ce n’est pas un hasard si le Lot a plus de jeunes prêtres que tous les diocèses voisins : le fruit de la prière de deux personnes il y a plus d’un siècle, agit avec force aujourd’hui. L’Eglise universelle est donc hors du temps. Nous laisserons cette dimension également, car je m’adresse à des personnes qui sont dans le temps (Carême 2014) et dans l’espace (à Gourdon, pas au ciel). Mais je voulais vous ouvrir juste à ce mystère incroyable.

Quand on parle de « universel » : il y a la dimension de l’unité et de la sainteté : l’Eglise, où qu’elle soit, est unique dans les 7 sacrements. Nous avons la même foi, le même baptême, les mêmes sacrements, le même Dieu –Père, Fils et ES-, le même salut, le même Notre Père… Le baptême à Gourdon est le même qu’à Tombouctou (au nom de la Trinité). L’Eglise est universelle car elle a été fondée par une seule personne : Jésus Christ. Hors du Christ, plus rien n’existe en Eglise. Et comme le Christ nous a envoyé en mission : « allez de toutes les nations, baptisez-les et faite des disciples », l’Eglise universelle a une unique mission : apporter le salut de Dieu à toute personne sur terre sans exclusion.
L’Eglise est une dans le monde : dans sa source (qui est Jésus Christ), dans sa mission qui vient du Père, dans l’humanité qui est « une », dans ses fondements (une seule foi, un seul baptême, un seul Dieu), par le même Esprit Saint qui agit partout et qui fait l’unité. Avec l’Esprit Saint, le fidèle est à la fois le temple de l’Esprit Saint (dimension personnelle) et un membre de l’Eglise composée de l’ensemble de ces pierres vivantes (dimension communautaire qui forme ensemble un seul corps : le corps du Christ). Il faut tenir les deux dimensions (cf. dossier)

L’Eglise est Une dans le monde, mais elle s’incarne dans des Eglises particulières (qui sont universelles pour le Lot par exemple), composées de portions d’Eglises que sont les paroisses. Ainsi, à l’image du fidèle, l’Eglise est composée de la même manière : la dimension personnelle est l’Eglise de Cahors (dont Mgr Turini est la tête), la dimension communautaire est l’Eglise universelle (dont le pape est la tête). Il faut tenir les deux ensemble !

La paroisse Notre Dame des Neiges n’existe que par la présence de Mgr Turini. Il est le Père et le gardien de la Foi, le successeur des Apôtres. Si bien que l’Eglise universelle s’incarne à travers le diocèse par notre évêque. Il est en communion avec les autres diocèses du monde (qui forment aussi l’Eglise universelle). C’est tellement vrai que pour changer le nombre de nos paroisses en une seule entité « ND des Neiges », Mgr Turini a demandé l’autorisation de Rome…

Face à ces complexités, il y a eu trois visions de l’Eglise qui sont partiellement vraies, mais qui sont fausses, si on les sépare des deux autres :

• Ceux qui ont opposés l’Eglise et le monde.
Dans cette vision, on considère qu’il y a deux forces ennemies. Ca peut se vivre aujourd’hui dans des pays comme la Chine, avec l’Eglise souterraine. Mais il y a des situations beaucoup moins justifiée. On connaît bien la manière d’évangéliser le monde, dans les cas moins justifiés. C’est la fameuse pastorale de la peur : on va condamner, au nom de la morale, toute déviance, et on prédit l’Enfer pour ceux qui ne suivent pas… On prédit des malheurs pour ceux qui sont à l’extérieur de l’Eglise, et à l’intérieur, on va défendre le troupeau des tentations de l’extérieur.
La vérité de cette attitude : est qu’il y a une exigence à la suite du Christ. 1 Jn 5.19 : « le monde tout entier agit au pouvoir du Mauvais », il faut donc avoir des critères pour faire la volonté de Dieu, avoir un sens aigu du péché. Si on prenait le positif de cette position, le sacrement de Réconciliation ne serait pas en crise…
Le risque de cette position : oublier St Jean : Jn 3.16 : « Dieu a tant aimé le monde qu’il lui a donné son Fils unique ». Nous ne pouvons pas faire la fine bouche et rejeter les personnes de notre monde, là où Dieu ne l’a pas fait, bien au contraire… Si bien qu’à part des pays de persécutions, l’attitude radicale d’opposition ne correspond pas au désir de Dieu qui est d’annoncer l’Evangile à toutes les nations.

• Ceux qui ont voulu juxtaposer l’Eglise et le monde.
C’est la position aussi connue du fameux « respect mutuel » : le monde et l’Eglise se font face, sans haine ni amour, où chacun reste dans sa maison. Ce que la laïcité veut imposer : l’Eglise reste dans le domaine du privé, dans les sacristies, et surtout qu’elle ne participe pas aux grands débats nationaux de société. Comme si le chrétien, qui est un citoyen, pouvait se couper en deux et oublier sa foi dans ses engagements et ses convictions…
Il y a beaucoup de chrétiens qui ont un comportement chrétien dans une église, mais dès qu’ils sortent de la messe du dimanche, ils oublient qu’ils sont chrétiens. Avec les jeunes, je le vis quotidiennement : dès qu’ils sont à St Siméon, ils prennent le costume de chrétien, mais à peine sortis, ils oublient qu’ils sont chrétiens…
Au final, on va prendre de la foi ce qui nous parle et ce qui nous intéresse. Mais les exigences qui me dérangent, je les mets hors de ma vie car ça me bouscule trop. Je reste dans mon confort spirituel et je ne laisse pas Dieu bousculer mon édifice, je peux devenir tiède… Ca explique en partie pourquoi la paroisse a du mal à trouver des veilleurs.
Dans cette vision, largement partagée par beaucoup de chrétiens et de nombreux hommes politiques, il peut y avoir ignorance ou concurrence réciproques, mais il y a peu de liens entre les deux. C’est du style : je suis membre du club « Eglise », j’y vais quand je veux, mais cela ne m’engage pas pour le reste. Cela concerne 99% des demandes de baptêmes, par exemple, où on estime que le prêtre doit se rendre disponible pour eux, car ils le demandent : ils ont des droits mais aucun devoir… Ils ne se préoccupent pas comment l’Eglise subsiste entre leurs différentes demandes (où des années peuvent se passer).
Vérité de cette attitude : l’Eglise n’est, en effet, pas du monde. Devenu chrétien, on ne peut plus vivre comme si nous n’avions pas rencontré Jésus. Le monde a aussi une autonomie légitime voulue par Dieu. Les pays ont le droit de s’organiser de façon rationnelle, sans référence à Dieu (il y a du bon dans la laïcité), mais ça ne doit pas devenir contre l’Eglise. Ca peut créer des graves soucis pour les chrétiens. L’exemple de l’élu qui ne veut pas, en conscience, célébrer le mariage pour tous, mais à qui ont refuse l’objection de conscience. Ou le médecin qui ne veut pas pratiquer un avortement… Ou la personne divorcée remariée qui va communier par désir, mais qui sait que l’Eglise universelle lui conseille de ne pas le faire… Pas simple.
Limites à cette position : il y a une continuité entre Eglise et le monde. L’Eglise n’est pas du monde, mais elle est dans le monde ! Il y a des points communs et le chrétien doit les vivre. L’autonomie du monde est voulue dès l’origine par Dieu (c’est donc que c’est bon), et il est normal que l’Etat ne fasse pas référence à Dieu. Mais il ne faut pas oublier que nous avons la même finalité : le bonheur pour tous les hommes. Le monde s’achèvera en Dieu, par l’Eglise, grâce au retour du Christ : telle est notre foi. L’évangélisation doit prendre corps dans notre monde : on ne peut pas séparer ce que Dieu uni : l’Eglise est dans le monde pour préparer les chemins du Seigneur.

• Ceux qui ont créé un brouillard, le fameux relativisme.
On ne voit plus la frontière entre l’Eglise et le monde. On va plonger dans le monde pour se guérir de l’Eglise. On a connu cette position dans les années 60, où beaucoup ont claqué la porte de l’Eglise pour respirer dans le monde. Et dans le monde, on a découvert à juste titre des belles choses. Mais on va aller trop loin en baptisant du nom de chrétien des beaux élans de cœurs. Certains ont même confondu le « Grand Soir » communiste avec le retour du Christ…
Ca se vit aujourd’hui, quand quelqu’un quitte l’Eglise sur la pointe des pieds, oubliant qu’on ne pratique pas parce qu’on aime un curé ou pas, mais parce qu’on est invité par le Christ lui-même.
La vérité de cette position : est qu’on insiste à juste titre sur la nécessaire attention de la vie réelle des hommes (politique, familiale, etc.). Evangéliser implique fortement qu’on s’intéresse à la vie des gens. Et c’est essentiel. Mais il ne faut pas aller trop loin et perdre ce qui fait notre spécificité chrétienne. Un caméléon ne pourra jamais s’affirmer. Pour annoncer l’Evangile, il ne faut pas le mettre sous le boisseau !
La problème de cette position : est qu’on confond le monde et le Royaume. Or, le Christ l’a bien dit : « Mon Royaume n’est pas de ce monde ». Et le monde, sans l’Eglise, ne pourra jamais dépasser deux limites fortes : la mort et le péché. C’est le Christ qui a les paroles de la Vie éternelle, et l’Eglise est le sacrement du salut. Personne d’autres n’est sacrement du salut, même s’il y a des parcelles de vérités ailleurs.

On a donc à trouver la synthèse entre ces 3 positions pour comprendre ce qu’est l’Eglise universelle : synthèse entre la position « intégriste », la position « boutiquière » (il faut faire tourner la boutique), et la position liquidatrice (on bazarde nos vérités pour se mettre au niveau du monde. On s’enfouit tellement qu’on s’est enterré vivant).
Pour sortir de ces positions, il nous faut mettre au centre la définition de l’Eglise par Vatican II : « L’Eglise est, dans le Christ, le sacrement du salut. C’est-à-dire à la fois le signe et le moyen de l’union intime avec Dieu et de l’unité de tout le genre humain ».
(Lumen Gentium 5)
« L’Eglise, pourvue des dons de son Fondateur qu’est le Christ (…) reçoit mission :
  D’annoncer le Royaume du Christ et de Dieu (= Signe !)
  De l’instaurer dans toutes les nations, et ce Royaume visible en est le germe et le commencement sur la terre (= Instrument !) »
Pour que cela fonctionne : cf. Dossier.
Pour qu’un signe marche :
  Il faut qu’il soit adapté à la compréhension de celui à qui il est destiné : Le MONDE
  Il faut qu’il soit conforme à la réalité qu’il exprime : LE ROYAUME.

Pour qu’un instrument marche : il faut qu’il soit adapté :
  A Dieu : adapté à la main qui tient son instrument,
  Au monde : qui est le matériel à travailler de l’intérieur.

Pour garder l’unité de l’Eglise, signe de Dieu et instrument de salut, il nous faut repartir de la Parole de Dieu, C-à-d de la fondation de l’Eglise dans les Actes des Apôtres.

On peut en déduire deux dimensions à commenter :
  La réalité universelle et la réalité locale,
  L’Eglise comme communauté : notion de hiérarchie.

On voit concrètement l’Eglise dans l’ensemble des baptisés. Un baptisé sait qu’il appartient à l’église locale (de Cahors, mais incarnée pour nous dans notre paroisse ND des Neiges, qui se déploie dans notre village). Mais tout est lié. Un baptisé sait qu’il appartient à l’église locale, et à l’église universelle. Il sait qu’il appartient à un seul peuple, vivant et mort, destiné à embrasser tout l’univers.
Il y a une réalité universelle et une réalité locale : le peuple s’incarne localement (la réalité locale est le lieu où chaque baptisé se rassemble. Pour nous, c’est ND des Neiges qui n’existe que dans le diocèse de Cahors) pour une mission unique (le projet de salut de Dieu).

C’est la réalité complexe de l’Eglise :
  Du point de vue humain et historique : il y a une distinction entre l’Eglise universelle et locale. L’Eglise universelle se distingue alors de notre église particulière (diocèse) et locale (notre paroisse). Car chacune a son histoire personnelle, son chemin différent, sa culture, son enracinement.
  Du point de vue spirituel : l’Eglise universelle n’est pas la somme des Eglises locales, car fondée en Christ qui est au-delà du temps, de l’espace et des cultures. L’Eglise universelle est même antérieure aux Eglises locales, car elle contient le salut. Et le salut est depuis la création du monde, bien antérieur à nos Eglises locales. Et pourtant, ce salut s’incarne aujourd’hui chez nous, à Gourdon. Si l’Alliance de Dieu et l’Eglise seront toujours présents jusqu’à la fin des temps dans l’Eglise universelle, rien ne nous dit que ce salut s’incarnera concrètement à Gourdon jusqu’à la fin des temps. L’Eglise de Carthage, une des plus puissantes sous St Augustin et St Cyprien, a totalement disparu aujourd’hui, mais l’Eglise universelle demeure, et reste nourrie par les écrits de cette église locale qui a disparu.

Il y a donc une seule Eglise du Christ : mais qui se manifeste dans deux sortes de manières : l’Eglise universelle, Une et sainte, et notre Eglise locale de Cahors.
Il faut donc définir 4 éléments d’ecclésialité :

o Un élément SUBSTANTIEL : la portion du peuple de Dieu constituée de baptisés,
o Deux éléments CONSTITUTIFS : l’Evangile proclamée et prêché et l’Eucharistie célébrée avec les autres sacrements : C’est une Bonne Nouvelle, la Loi de l’Alliance reçue dans l’Esprit Saint. Le peuple devient témoin de la foi apostolique. Il faut une même foi.
o Un élément MINISTERIEL : le ministère apostolique de l’Evêque qui amène le peuple de Dieu aux éléments constitutifs (ministère = au service de).
La manifestation plénière de cette réalité se fait dans la messe présidée par l’évêque, dans laquelle il est au milieu de son peuple qui y participe. La réalisation locale se fait de la même manière dans une paroisse.

Il y a un ordre multiple de manifestations de l’Eglise :
  Manifestation plénière : Messe avec l’évêque
  Manifestation partielle en communion : toutes les formes de manifestations comme les paroisses, groupes de prières, congrégations religieuses, etc.
  Manifestation partielle hors communion : l’Eglise orthodoxe (où il y a les 4 éléments), les Réformés (il y a la Parole de Dieu).
Ce n’est pas de l’ordre du tout ou du rien : il y a des manifestations externes qui participent à la manifestation de l’Eglise, à condfition d’être en communion avec l’Eglise selon 3 ordres :
  Manifestation plénière : l’Eglise du Christ qui se donne à connaître dans l’Eglise catholique romaine. Elle est l’Eglise universelle composée d’églises locales. L’Eglise universelle a comme principe de communion et d’unité le pape, alors que l’Eglise locale a comme principe de communion et d’unité notre évêque.
  Manifestation partielle en communion avec ou sans communion.
Dans la vie de notre Eglise, il y a de nombreuses manifestations partielles (car il manque un des éléments : portion du peuple de Dieu, le partage d’Evangile, l’eucharistie et les autres sacrements, la présence de l’évêque). Par exemple, dans une paroisse, il n’y a pas l’évêque ; dans un monastère, il n’y a pas tout le peuple de Dieu… à commencer par le fait qu’il n’y ait que des hommes ou que des femmes (selon les congrégations)…
Le côté partiel ne diminue pas ces manifestations car ces lieux d’Eglise sont essentiels à la vie de l’Eglise. C’est la raison pour laquelle, il y a l’Eglise universelle, composée de tous les éléments, qui va s’incarner dans des lieux où il manque un de ces éléments, afin de déployer la richesse de la vie de la foi et de la mission.
Par exemple, un groupe du rosaire qui réunis des baptisés priant ensemble la Vierge Marie, est une manifestation partielle : il n’y a pas l’évêque, ni l’eucharistie. Mais il y a le partage, la prière, la Parole de Dieu… et c’est essentiel de multiplier les manifestations partielles : c’est ainsi que l’Eglise locale devient universelle pour chacun de nous !

L’Eglise est donc une communauté !

Cette communion est d’abord un don de Dieu : elle est réalisée par la présence de l’Esprit Saint, sa source est dans la communion Trinitaire à laquelle chaque homme est invité.
La communion se traduit dans 3 éléments :
  La communion fraternelle : elle réalise la communion,
  La foi, la prière, l’eucharistie : elles servent la communion,
  Le juste rapport entre ministre ordonné et chaque baptisé : ils sont les acteurs de la communion.

Le rôle du pape (dimension universelle) :
En tant que successeur de Pierre et chef du collège des évêques, le pape est le garant de l’unité de l’Eglise universelle, celui qui unit chaque Eglise locale. Il a la plus haute autorité en ce qui concerne la pastorale de l’Eglise, et l’autorité suprême pour toutes les questions de foi, de doctrines, de règles disciplinaires et de mœurs. Comme pape, il est responsable de l’Eglise universelle, comme évêque de Rome, il est responsable d’une Eglise particulière et coresponsable de l’Eglise universelle.

Le rôle de l’évêque (dimension locale, mais liée à la dimension universelle) :
L’évêque a la responsabilité de l’Eglise particulière (diocèse, qui se déploie dans diverses paroisses, sous l’autorité d’un curé) et la coresponsabilité de l’ensemble de l’Eglise. Ils exercent leur autorité en union avec tous les évêques du monde et pour toute l’Eglise, sous l’autorité du pape.
L’évêque, comme successeur des Apôtres, exerce sa fonction en vertu d’une autorité d’Apôtre qui lui est propre. C’est ainsi que l’Eglise particulière de Cahors est quelque part universelle… Il n’est donc pas un mandataire, un envoyé ou un assistant du pape. Il est seul maître-serviteur après Dieu, dans son diocèse.
Mais il agit en communion avec le pape, à l’image des Apôtres dans les Actes des Apôtres.

CONCLUSION :
L’Eglise restera toujours un mystère. Mais on peut retenir qu’au-delà de ses imperfections réelles, de nos divisions issues de nos faiblesses humaines, l’Eglise est sainte et rend à l’humanité un service incroyable. Elle est un trésor inestimable pour notre monde. Que serait l’humanité sans l’Eglise ?
Ayant à peine abordé le côté universel de l’Eglise, nous aurons la chance, la semaine prochaine, d’avoir Mgr Turini parmi nous pour nous parler de l’Eglise particulière de Cahors : Mgr Turini qui est seul Maître-Serviteur après Dieu dans notre diocèse, mais qui vit en communion avec tous les autres évêques du monde et notre pape François.

Voici une bonne synthèse dans Vatican II :
« L’Eglise est établie par le Christ pour réaliser la communion de vie, d’amour et de vérité. Elle lui sert d’instrument pour le Salut de tous les hommes. Elle est envoyée au monde entier comme lumière du monde et sel de la terre. Convoquée et fondée par Dieu, afin qu’elle soit pour tous et pour chacun le sacrement visible du salut » : chaque mot compte !

D’ailleurs, laissons le dernier mot à notre pape François. Dans son exhortation apostolique « La joie de l’Evangile », il écrivait ceci page 179 :
« L’engagement (de l’unité) répond à la prière du Seigneur Jésus qui demande que « tous soient un » (Jn 17.21). La crédibilité de l’annonce chrétienne serait beaucoup plus grande si les chrétiens dépassaient leurs divisions (…). Pour cela, il faut confier son cœur au compagnon de route, sans méfiance, sans méfiance, et viser avant tout ce que nous cherchons : la paix dans le visage de l’unique Dieu. Se confier à l’autre est quelque chose d’artisanal ; la paix est artisanale. Jésus nous a dit « heureux les artisans de paix ».

Pour une juste paix dans notre Eglise, il nous faut être à notre juste place. Je vous ai mis un schéma modeste pour essayer de montrer la place de chaque baptisé.
Prions Dieu de nous donner la paix, l’unité et l’amour de notre Eglise, son Épouse : Notre Père…

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